Tu reboutonnes ta blouse, réajustes tes cheveux, puis sors de la chambre. Tu jettes un dernier regard derrière toi, te délectant une dernière fois du corps encore nu de Zooey. Puis tu refermes la porte avant qu'elle ne se retourne et aperçoive ton regard. Ta relation avec Zooey, tu ne saurais pas la décrire. Au travail, en public, tu es un parfait connard. Ton statut de chirurgien et elle de simple interne te donne un pouvoir sur elle, une domination. Tu aimes ça. Tu aimes lui rendre la vie impossible, tester ses limites. Pourquoi tant de haine avec elle ? Car tu es frustré. Frustré de te rendre compte que cette fille t’attendrit, qu'avec elle, dans ses bras, tu sens que tu peux devenir meilleur, devenir quelqu'un de bien. Tu sens que tu t'attaches. Putain d'attachement. Tu hais les attachements. Les filles ne sont là que pour les plaisirs de la chair. Pour rien d'autre. Et pourtant tu n'arrives pas à considérer cette idiote de Zooey comme tel. Si au départ ça avait été comme les autres (une simple relation sexuelle entre deux patients), au fil du temps c'est devenu plus que ça. Mais tu ne veux pas te l'avouer. Et surtout pas lui montrer. Tu sais que ça lui ferait tellement plaisir. Cette idiote est tellement douce, tellement innocente. Elle ne ferait pas de mal à une mouche, et ne dit "non" à rien. La proie facile, l'inverse de ce que toi tu es. Tu la détestes autant que tu l'aimes. Mais te l'avouer à toi-même est une torture. Pour rien au monde tu ne voudrais changer. Tu aimes tellement jouer au parfait connard.