ou le jour où ta mère vous a quitté.
tout ce que tu voulais, c’était voir briller des putains de larmes dans ses yeux quand on lui apprendrait qu’elle s’en sortirait. c’est ce que tu voulais le plus au monde. mais le destin en décida autrement. et ces foutus médecins qui t’avaient laisser espérer, qui t’avaient laisser croire qu’il restait encore une chance. tu avais été tellement naïve durant ces deux derniers semaines. (...) c’est en début de matinée que l’hôpital appela chez vous, c’est solweig qui décrocha. un quart d’heure plus tard les médecins vous apprenaient le décès d’une mère, d’une épouse, de la personne qui comptait le plus à tes yeux. sur le coup tu ne réagis pas, tu étais bien trop sous le choc pour pleurer, crier ou tenter dieu sait quoi d’autre. tu t’étais excusée et avait quitté la chambre en titubant. et c’est dans le parc derrière l’hôpital que tu finis par atterrir, tu donnes un violent coup de poing sur un banc et tu t’effondres. une fille à genoux qui mord sa main ensanglantée. et qui hurle. ce soir-là tu ne rentres pas, tu vagabondes de bar en bar. tu découvres les plaisirs malsains de l’alcool, à ce plaisir tu mêles une nuit de débauche. tu finis par rentrer à la maison le lendemain, un taux de THC bien trop élevé dans le sang. ton père est partie travaillé, solweig doit encore dormir et toi tu laisses de nouveau tomber. dans ton lit cette fois.

ou ce mec qui te rendait folle.
On cherche l’amour, on croit le trouver. Puis on retombe. De haut. Mieux vaut tomber que ne jamais s’élever ? tu relèves la tête de ton magazine et le toise. chaz. ton meilleur ami. du moins, c’est ce que tu dis quand on te demandes ce qu’il est pour toi. non pas que ce ne soit pas le cas, mais votre amitié est des plus spéciales. l’un ne peut s’empêcher d’emmerder l’autre, vous enchainez les défis débiles les un après les autres, avouer que vous tenez à l’autre vous est quasiment impossible et le caractère explosive de l’un agace constamment l’autre. et pourtant vous êtes tellement proche. tu ne peux pas te passer de lui et réciproquement, vous êtes fusionnels. à la limite du vieux couple. chaz c’est le mec qui te tient les cheveux quand tu vomis, celui qui vient te réconforter quand tu es au plus mal, qui passe toujours au Starbucks te prendre ton Frappucino quotidien avant de passer chez toi. c’est tout simplement le mec qui te connait sur le bout des doigts. et de ton coté c’est pareil. mais ce qui rend votre amitié des plus particulières c’est votre jalousie possessive, à la limite maladive. tu ne supportes pas qu’une autre s’approche de TON chaz, et il ne peut pas s’empêcher de frapper un par un les mecs qui te rodent autour. votre entourage parle d’une relation destructrice. mais tu t’en fiches pas mal de ton coté. chaz c’est chaz, un point c’est tout. (…) Tu dis ça à cause de l’autre connard ? Mouais… ou pour ton ex. Mouais… je suis plus ou moins d’accord. chaz hausse les épaules, il est assis en tailleur face à toi. tu ramènes tes jambes dénudés autour de lui et continue ta lecture. tu sens la main de chaz se poser sur ta cuisse. Tu fous quoi Chaz ? ce n’est pas la première fois qu’il te touche, mais là tu le sens que c’est différent, ce n’est plus seulement amical. tu ne saurais pas dire pourquoi et pourtant. Rien j’ai envie, c’est tout, depuis quand ça te déranges ? demande t’il dans un sourire. ses doigts courent sur ta cuisse et remontent lentement. tu lâches un petit rire, il attrape ton magazine et le pose plus loin. tu n’as plus d’autre choix que de relever la tête et plonger ton regard dans le sien. ses mains se posent sur tes hanches et il t’attire plus étroitement contre lui. tu ne comprends pas à quoi il joue mais tu le laisses faire. ses caresses se font plus pressantes, plus précises, plus ardentes. il relève ton tee-shirt, à nouveau tu te laisses faire. Sérieusement tu fous quoi Chaz ? J’ai envie de toi, tu me plais. Hein ? Hmm… ça t’étonnes à ce point ? Venant de toi, plus ou moins ouais. et pendant qu’il te parle ses mains s’accaparent ton corps, tu sens ses lèvres venir se poser sur ton cou. le souffle haletant, tes doigts s’agrippent à ses cheveux. c’est la première fois qu’un mec te fait autant d’effet. c’est chaz après tout. tu ne comprends pas ce qu’il se passe et pourtant tu te laisses faire comme s’il s’agissait d’une évidence. mais après tout n’est-ce pas le cas ? chaz te plait, depuis toujours. et c’est réciproque. Arrête… il relève la tête et s’approche de tes lèvres. Leen, t’en a envie souffle t’il. T’es vraiment un pauvre con Chaz ! (…) vous avez couché ensemble. tu t’es tapé ton meilleur ami et putain qu’est ce que tu as pu aimé ça.

ou cette fois où tu as craqué. la bouteille à ta gauche. la fume à ta droite. tu es assise contre le mur de ta chambre. ton appartement est vide, tu es seul. pourtant tu pourrais appeler jamie ou cassidy pour venir te réconforter. mais tu n’en a pas envie, malgré ça tu ne veux pas être seule pour autant. sentiment contradictoire. mais au fond tu connais la réponse. solweig, parce que même si tu n’oses pas te l’avouer, c’est de ta grande sœur dont tu as besoin à ce moment présent. alors sur un coup de tête tu te décides à lui écrire un lettre. tu te dis que c’est bien plus simple ou bien c’est la beuh qui te le murmure. Solweig, je sais pas par quoi commencer, et j’aime pas ça, tu le sais. Je déteste ne pas savoir où je vais et là c’est le cas. tu rayes tout ça et tu laisses tomber le début de la lettre, tu y reviendras plus tard. Je vais mal parce que je sais plus quoi faire, faut dire que j’ai jamais su, ça a toujours été toi le cerveau de la famille. Et moi l’impulsive. Tu peux pas imaginer à quel point j’ai pu t’envier parfois. Tout comme à ce moment précis. tu rayes tout. encore une fois. J’ai fais une connerie Solweig, pour changer. tu rayes. J’ai trompé Chaz, on est ensemble depuis bientôt cinq mois, il est fou de moi et je l’ai trompé. Et je suis folle de lui aussi. Je sais pas pourquoi, ni comment, j’étais trop défoncé. tu éclates en sanglots, tu mords tes lèvres. Non, je me cherche des excuses encore une fois, je l’ai trompé et j’ai tout gâché. Je suis pathétique, j’ose même pas lui avouer. Depuis trois semaines ça me tue de l’intérieur. Et je sais plus quoi faire. t’arrives plus à écrire, ton mascara coule et t’empêche de voir. tu froisses ta lettre et pleure, pleure, pleure. tu ramènes la bouteille à tes lèvres et laisses l’alcool t’enivrer. ta gorge est en feu et le gout de la vodka se mêle à celui de tes larmes. tout se mélange dans ta tête : prendre la voiture et aller voir Solweig quand bien même tu risquerais un accident, appeler Chaz et tout avouer quand bien même il te plaquerait. mais pour le coup tu es lâches, tu continue de boire, tu fumes à en noircir tes poumons et tu sors, histoire de finir dans le lit d’un mec que tu oublieras le lendemain.

ou le retour de cet enfoiré qui te rendait folle.Oui ? Chaz… Analeen ? Ouais… Tu pleures ? Non, non… enfin ouais je me suis fait mal. Mais ça va t’inquiètes. T’es sûr ? Oui, oui. Ok. (silence) Leen putain, t’as quoi ? (silence) T’as pas fait de connerie ? (silence) Oh Leen ! J’en ai rien à foutre de traverser toute la ville, je le ferais pour toi et encore plus si tu vas mal. (silence) Réponds putain ! Tu m’aimes ? Bien sûr c’est quoi cette question ? Tu m’aimes vraiment ? Je suis complètement dingue de toi, ok ? Merci. Bon t’as quoi maintenant ? Je t’ai trompé. (silence) Chaz… (silence) Chaz, putain Chaz réponds… Dit quelque chose, je t’en supplie, insulte-moi, gueule-moi dessus… Fait quelque chose bordel ! C’est une blague ? Non je... Tu comptes t’excuser ou comment ça se passes ? Je… Non, ferme-là Leen, j’en veux même pas de tes excuses. J’vais pas t’insulter et encore moins te gueuler dessus. J’aurais bien envie de te sortir toutes ces conneries qu’on sort dans un moment pareil dans tes putains de films, tu sais genre… Comment tu as pu me faire ça ? Pourquoi moi ? Je t’aimais… Chaz... Arrête, je vais faire pire, je vais t’ignorer et je vais te laisser seul. Toute seule. Non, tu peux pas… Supprime mon numéro, laisses mes affaires dans un carton devant ma porte, je ferais pareil avec les tiens. Je veux que tu m’oublies c’est clair ? Je suis plus rien pour toi, ok ? Tu n’es plus rien pour moi, dis toi que je ne t’ai jamais aimé, que je t’ai pris pour une conne, ok ? Je veux plus te voir. Chaz… tu peux me faire ça… je… je vais faire une connerie, j’te jure… Et ? Je m’en branle, tu comprends pas ? J’en ai plus rien à foutre de toi. Crève, je serais mal un coup et puis ça ira le lendemain, j’irais au pute, tu vois le genre ? Arrête… Bref, je dois te laisser, salut. il raccroche, sur le coup tu ne réagis pas et puis tu envoies ton portable contre le mur. tu ne veux pas y croire, tu te dis que ça ira mieux demain une fois qu’il aura tout digérer. mais non, le lendemain il ne te rappelle pas, ni le surlendemain. et puis les jours passent, la semaine se termine et rien. rien. alors comme après le décès de ta mère tu retombes dans l’alcool, les relations faciles et la drogue. tu as besoin de solweig… plus que jamais. tu peux compter sur jamie et cassidy mais solweig, reste solweig.