Ivy & Jonathan ∞ KNOCKIN' ON HEAVEN'S DOOR

IVY-SKYE & JONATHAN

Jonathan souhaita un bon week-end à ses élèves. C’était son dernier cours de la journée, des élèves de première année. Il effaça la phrase qui était marquée au tableau « L’homme qui ne se contente pas de peu ne sera jamais content de rien – Epicure », thème central du cours d’aujourd’hui. Jonathan rassembla ses affaires, jeta quelques morceaux de papier dans la corbeille et quitta la salle. Ce jeune prof de philo adorait son job. La philo, il avait toujours aimé ça. Transmettre la connaissance, c’était vraiment quelque chose de noble. Bien qu’il soit un peu réservé au départ, Jonathan était complètement transformé quand il était enseignait. Il était clair que c’était un passionné, il arrivait à se détacher de tout le reste et à enseigner avec tant d’enthousiasme que ça pouvait difficilement ne pas être captivant. Bien sûr, ce n’était que sa première année et il avait encore beaucoup de choses à apprendre et tellement d’expérience à acquérir. Mais Jonathan recevait pas mal de compliments ; il ne se débrouillait pas trop mal pour quelqu’un de son âge qui devait enseigner à des élèves à peine moins âgés. D’ailleurs, dans le campus, on le prenait souvent pour un élève au premier coup d’œil – ça le faisait toujours rire. Jonathan salua quelques collègues et quelques élèves en rejoignant le parking. Il avait beau aimer son métier ; comme tout le monde, il était pressé d’être en week-end. Le jeune prof se retourna en entendant son prénom. Il avait immédiatement reconnu la voix de son petit frère, Lionel. Un prodige dans sa spécialité, la chimie.

« Il y a un souci ? » « Arrête de toujours t’inquiéter, c’est pas parce que je t’appelle qu’il y a un souci. Je voulais te prévenir que je vais passer le week-end avec des potes à Little New York. On a besoin de décompresser un peu… J’allais te texter, mais je t’ai vu avant, tu tombes bien. » « D’accord. Fais attention à toi… » « Mais oui, voyons, te fais pas de bile. » « N’oublie pas que t’as pas encore l’âge légal pour boire de l’alcool… Et ne délaisse pas tes devoirs ! » « Et j’oublierai pas de me brosser les dents, de bien regarder avant de traverser la route… T’inquiète, Ced ! » « Hum. Bon week-end, frangin. » « Passe chercher les mioches à la crèche, hein ! » « Comme si que j’allais oublier ! »

Avec un sourire, Jonathan s’affala sur le siège conducteur de sa voiture. Il adorait sa famille. Heaven, Lionel et Sunshine, ses cadets, vivaient avec lui. Les trois petits, Teddy-Neil, Diamond et Birdie-Lou, vivaient au domicile familial. Sunshine n’avait que quinze ans, mais elle avait prétexté que son lycée était plus proche de l’appartement de ses aînés que de la maison familiale – tout ça parce qu’elle préférait vivre avec ses aînés. Il y avait aussi avec eux Liam et Lily, les jumeaux de Heaven, qui s’était fait abandonner par celui qu’elle avait épousé à peine sortie du lycée. Le tout pour une ambiance détonante ! Jonathan passa chercher les enfants à la crèche : sa dernière sœur Birdie-Lou ainsi que les jumeaux. Birdie-Lou, la chouchoute de Jonathan, restait avec eux jusqu’à ce que les parents viennent la récupérer vers dix-huit heures. Jonathan passa donc l’après-midi à s’occuper un peu des bambins, avant de bosser un peu tandis qu’ils étaient devant la télé, avec dessins animés et glaces. La sonnerie de son iPhone 5 l’interrompit. C’était Kayla, sa petite amie depuis trois ans et son amie d’enfance.

« Bonsoir ma chérie. » « Coucou toi. Dis, ça te dérange pas si je passe la soirée avec des copines à Little Paris, hein ? » « Bien sûr que non. On peut se voir demain. » « Merci, t’es un amour… Tu fais quoi ? » « Je regarde mes cours tout en ayant un œil sur Birdie et les jumeaux. » « D’accord. » « Amuse-toi bien, mon cœur ! » « Merci, bonne soirée, bisous, je t’aime ! »

Une fois ses obligations achevées, vers dix-huit heures trente, Jonathan s’était douché, habillé et se rendait en voiture chez sa meilleure amie. Ivy-Skye. Il toqua à la porte de son loft, et dès qu’elle ouvrit, il lui fit un câlin en guise de bonjour. Amical, bien sûr. Enfin, quoi que… Rien n’était moins sûr.