“something in the way you move, makes me feel like I can't live without you. i want you to stay”

J'aurais préféré ne pas avoir à faire face au directeur hier. Je réalise tout juste que j'avais refusé une promotion. Je me rappelle encore de ces dix minutes en non-stop qu'il avait passé à m'expliquer clairement le but et les enjeux de ce déplacement. Et puis je me souviens avoir simplement répondu : non. Je regrette terriblement, c'était une occasion pour moi de voyager un peu au lieu de continuer à faire des reportages locaux. En réalité, on m'avait proposé d'aller faire un reportage sur une grande marque de mode qui s'implantait à Paris et qui organise donc des défilés et autres évènements pendant un mois. J'aurais rêvé retourner à ma ville natale seulement il y avait mon père, et Zack. Bien que Paris soit une grande ville, je ne voulais pas prendre le risque de faire de nouvelles erreurs. J'avais passer la nuit à peser le pour et le contre de cette promotion et au final, je m'étais rendue compte qu'il était trop tard pour accepter, j'avais donné ma réponse et à cette heure même, d'autres journalistes avaient dû se ruer vers cette opportunité. A mon réveil, j'avais une idée précise de ce que je comptais faire de ma journée. Je sortais de chez moi environ deux heures après m'être levée et je prenais le chemin de l'appartement de Sacha. A pied. C'était mieux qu'avec ma voiture, qui était d'ailleurs en piteux état. Alors que je terminais de fumer devant son bâtiment, je vis une jeune femme en sortir à toute allure. Elle remettait ses chaussures et avait une sale gueule. J'avais une idée d'où elle provenait. Pour en avoir le cœur net, je jetais ma cigarette sans prendre le temps de l'écraser et montait à l'étage où je sonnai à la porte de mon meilleur ami.

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Je n'avais pas besoin d'excuse pour me pointer chez Sacha. On était assez proches pour pouvoir se rendre visite sans même prévenir, du moins c'est ce que je pensais. La blonde qui sortait de cet immeuble attira mon regard alors que je fumais à l'extérieur. Le sac sur le bras, je prenais l'ascenseur pour monter à l'étage pour gagner du temps. Surtout que je n'avais pas envie de monter tous ces escaliers en talons, même si ce ne serait pas la première fois. J'avais entendu une porte claquer quand j'avais passé la porte d'entrée et mes doutes s'étaient envolés. C'était évident, cette jeune femme sortait tout juste de chez Sacha. Un sourire en coin, j'appuyai sur le bouton menant au deuxième étage. En arrivant en haut, j'hésitai un instant avant de sonner à deux reprises. Je savais très bien que j'avais le droit d'y rentrer, il me l'avait répété plus d'une fois, mais je voulais savoir quelle allait être sa réaction. Oh c'est toi, t'aurais dû rentrer tu m'as fait peur ! J'ai cru que c'était l'autre folle qui revenait. Je le savais. Je riais à ses paroles en entrant enfin dans son appartement. Je remarquais qu'il était torse nu et arquais alors un sourcil en disant d'une voix amusée. Me dis pas que vous avez fait ça dès le matin? Non pas que ça ne m'était jamais arrivé, mais connaissant Sacha, cette fille avait du passer sa soirée avec lui et ça m'étonnerait qu'ils n'aient pas couché ensemble.

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Après mon divorce avec Zack, je n'avais eu aucune relation sérieuse. Les coups d'un soir me suffisaient. Autant dire que j'étais allergique à l'amour. Je refusais de m'engager avec quelqu'un, c'était fini, j'ai eu ma dose. D'ailleurs, Sacha est courant de tout ce que je pense sur ce genre de relations. Néanmoins, il n'était pas au courant de mon passé avec Zack, il ne le connait même pas. A ses yeux, je n'ai jamais été mariée et je ne le serais probablement jamais. Et ça me convenait comme ça, je préfère qu'il n'en sache rien. Bien sûr que non, elle date d'hier soir celle-là. Et puis y a que toi pour faire ça le matin, t'es toujours en pleine forme, tu dis jamais non. Les autres, elles attendent que tu les prennes dans leurs bras blablabla. Bref, tu vois le genre ! Je hochais simplement la tête à ses paroles en souriant largement à ses paroles. Ça fait plaisir d'entendre ça ! Ironie bien sûr, je faisais juste référence à sa remarque concernant mon énergie du matin. Je balançais mon sac et ma veste sur le canapé en passant devant et le rejoignis dans la cuisine. Tu veux quelque chose à manger ? Je m'adossais à un placard en secouant la tête. Jamais le matin, tu le sais bien. Qu'est-ce qu'il s'est passé pour qu'elle s'en aille aussi énervée ? Tu connaissais pas son prénom ? Elle ronflait ?

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Prends ça pour un compliment surtout que t'es le meilleur coup que j'ai jamais eu ! Je ne connaissais pas Sacha depuis toujours et pourtant, j'avais l'impression qu'il avait été à mes côtés depuis des années. J'adore cette complicité que l'on partage, il est de loin le meilleur mec que j'ai jamais rencontré. On est exactement pareils, à quelques détails près bien sûr. Il m'a souvent répété que j'étais la seule à le comprendre, et je dirais même à le supporter. C'est vrai qu'il peut avoir un caractère de merde des fois. Mais je ne peux pas me permettre de le critiquer parce qu'il trouve toujours un moyen de me renvoyer la chose. J'aurais été vexée si t'aurais dis le contraire. Me contentais-je de dire en arquant un sourcil. Je le regardais alors cuisiner en silence, sachant que c'était une des rares fois où il n'allait pas acheter quelque chose à la boulangerie du coin. Je l'ai réveillé en la sifflant comme une chienne... Non mais sérieusement, comment veux-tu que je me rappelle de son prénom ? T'es à une soirée complètement déchiré, tu ne penses pas à lui demander comment elle s'appelle. A ses paroles, je lâcha un petit rire en imaginant la scène. Je comprenais mieux pourquoi cette blondasse avait filé, j'aurais certainement fait pareil à sa place. C'est la moindre des choses, t'aurais pu faire un effort quand même. J'haussai les épaules en m'asseyant sur un tabouret haut alors qu'il reprenait aussitôt la parole. Et toi, qu'est-ce que tu fais déjà debout ? Ça c'est passé chez toi ou chez lui ? J'aurais du m'y attendre, je ne pouvais pas passer à côté de cette question. Roh mais ni l'un ni l'autre, j'étais juste d'humeur matinale aujourd'hui. Menteuse.

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J'avais tendance à être quelques peu possessive envers Sacha, mais que dans des cas extrêmes. Sacha avait le droit de se taper qui il voulait, il faisait sa vie, je faisais la mienne. On n'avait aucune gêne à discuter de ceux avec qui on couchait. Par contre, j'avais un peu de mal quand je le voyais avec une autre fille. J'assumais être jalouse quand je voyais ça, c'est normal après tout. On avait pas une relation comme les autres et on était on ne peut plus proches. Quand j'étais en sa compagnie, je faisais en sortes qu'il reste près de moi et qu'il n'aille pas aller voir ailleurs même si dès fois il m'échappait. Ça va, je me rappelle tu tiens c'est déjà pas mal ! Encore heureux. Je leva les yeux au ciel à ses paroles sans rien ajouter. Je ne préférais pas insister, ça le regardait si cette fille revenait le lendemain et lui balançait sa chaussure à la figure. On parlait rarement d'amour avec Sacha, c'était comme un sujet tabou. Pourtant ni l'un ni l'autre n'avait parlé de la raison de ce comportement. Si il avait quelque chose à me dire, il me l'aurait dit il y a bien longtemps, je l'espère en tout cas. Merde, y a tout qui crame ! Tu sais que tu ferais une très mauvaise comédienne Hudson ? Je sais que je vais une très mauvaise comédienne, surtout quand il s'agissait de mentir à mon meilleur ami. Je ne sais pas si c'est une bonne idée de lui parler de ma soit disant promotion, ça m'amènerait forcément à parler de Zack. La prochaine fois que tu viens aussi tôt, tu rapportes le petit déj ! Lâchant un soupir à ses paroles, je m'approcha finalement de lui en ramenant mes cheveux devant, de sortes qu'ils ne me dérangent pas. Pas la peine, je vais te montrer comment faire. J'attrapais alors des œufs et du bacon comme il avait fait et mis le tout dans la poêle. En fait j'ai refusé une promotion hier soir, et je regrette maintenant. Avouais-je alors que j'avais le dos tourné, regardant fixement la poêle pour surveiller la cuisson.

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C'est à cause de Zack que je suis devenue comme ça. Si tout s'était bien passé entre nous, je n'aurais pas changé dans ce sens. Plus j'y réfléchis, plus je me dis que je ne devrais pas remettre la faute sur lui. C'est vrai parce qu'après tout, c'était moi qui avait sorti cette idée de mariage aussi rapidement. Ça faisait certes longtemps qu'on était ensemble mais il aurait probablement fallut qu'on attende encore plus, et j'en suis consciente aujourd'hui. Mais il est bien trop tard pour faire marche arrière. T'es parfaite, je vais peut-être t'engager en tant que femme de ménage et plus si affinité ! Je savais que c'était inutile de lui montrer comment faire parce qu'il ne s'en souviendrait pas au bout de quelques heures. C'est pas grave, c'est l'intention qui compte on va dire. Je ne pus m'empêcher de sourire à ses paroles, surtout à la fin. Et plus si affinité. Bah bien sûr, fallait s'en douter. J'avouais alors ce que je gardais pour moi en réfléchissant en même temps à ma justification. Je savais qu'il allait me demander pourquoi j'avais refusé, et je devais à tout prix trouver quelque chose à répondre. Je ne voulais surtout pas parler de mon mariage avec Zack. Pourquoi tu as refusé ? J'ai toujours trouvé que tu te faisais exploiter sérieusement, tu passes t'as à faire des reportages. J'éteignais alors le feu et mit le contenu de la poêle dans une assiette. Je me retournai pour me retrouver face à lui avec un sourire en coin. Et voilà, tu verras c'est encore mieux que ce que t'aurais pu t'acheter. Même si je l'aurais voulu, je n'aurais pas pu éviter le sujet de cette promotion, autant le faire maintenant, que ce soit fini une bonne fois pour toute. Je t'avais déjà parlé de mon père ? En fait la promotion consistait à partir à Paris pour un mois, et je me voyais pas retourner là bas.. Je me sentais très mal à l'idée de lui mentir, et puis un peu idiote de dire que j'avais évité cette promotion de peur de ne pas croiser mon père dans une ville aussi grande que Paris. Mais c'était mieux que j'évite de parler de Zack.

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J'ai eu beaucoup de chance de tomber sur Sacha, à part lui, je n'ai vraiment aucun ami proche, ou du moins sur qui je peux compter. Je pourrais passer des journées entières avec lui, je suis sûre de ne pas m'ennuyer. Je l'apprécie beaucoup et il me semble que c'est réciproque. Il connaissait vaguement mon passé, du moins, ce que j'avais voulu qu'il sache. Je parlais rarement de mon père, à vrai dire, on avait du en parler une ou deux fois, ce n'était pas l'un de mes sujets favoris et puis il n'avait pas besoin d'en savoir plus. Merci, je t'en dirais des nouvelles... En tout cas, ça a meilleur ! Je souriais en entendant ses paroles et haussais les épaules en répondant. Bien sûr que c'est meilleur ! Je le suivis alors près de la table et m'assis sur le tabouret d'à côté. Je restais tournée vers lui alors que je parlais. Je préférais rester vague sur ce que je disais mais j'avais besoin d'aller dans les détails. Il était quand même mon meilleur ami et méritait de savoir toute la vérité. Et puis j'étais venue aujourd'hui pour parler de ça. Oh, je comprend mieux ! Mais de toute façon, tu ne m'aurais pas laissé moisir ici tout seul tout de même ? Je secouais la tête à ce qu'il dit puis reprit aussitôt. Bien sûr que non, je t'aurais emmené avec moi ! Je m'approchais alors de lui pour embrasser sa joue avant de me reculer en continuant de le regarder. Hors de question que je parte pour un mois sans lui, il était ma seule famille aujourd'hui et sans lui, rien n'était plus pareil non plus. Je baissais un instant la tête puis prit mon courage à deux mains pour poursuivre. En fait Sacha, je t'ai pas tout dit sur moi. C'est pas la seule raison pour laquelle j'ai refusé cette promotion. En fait c'est même pas pour mon père que j'évite Paris. Commençais-je par dire en relevant la tête. Il fallait bien que je me lance un jour ou l'autre.

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Alors c'est qui ? Raconte moi tout depuis le début d'accord ? Je n'avais jamais parlé de mon mariage à qui que ce soit. La seule à être au courant n'était autre que moi, et puis mon père mais ça n'avait pas d'importance. Depuis que mon patron m'avait parlé de cette promotion, je ne pouvais pas m'empêcher d'y penser. Je fuyais mon passé, j'ai refusé une magnifique opportunité pour éviter de revoir Zack et mon père. Mon regard suivit ses gestes jusqu'à ce qu'il se tourne vers moi après avoir arrêté de manger. Il était prêt à m'écouter et je le voyais bien. Je le regardais dans les yeux un instant puis prit enfin la parole. Il s'appelle Zack. On s'est rencontré au lycée quand j'habitais encore à Paris. On est sorti ensemble quand on était en première et puis à partir de là on ne s'est plus quitté. J'avais besoin de déménager, je supportais plus mon père. Zack avait un appartement, seul. Je ne le lâchais pas du regard lorsque je parlais afin de voir si il avait une quelconque réaction. Je marquai une pause pour me permettre de réfléchir à ce que j'allais dire par la suite. Ce n'était pas facile à dire. Depuis que j'avais emménagé à Sunrise Paradise, je n'avais pas cherché à comprendre pourquoi on avait agit de la sorte. Je n'allais pas pleurer, j'étais beaucoup plus forte que ça. On s'est mariés Sacha. Avouais-je finalement. J'avais l'impression de retirer un poids de mes épaules, ce secret que je gardais pour moi depuis des années était enfin dévoilé et je me sentais mieux. Mais j'avais peur, peur de la réaction de mon meilleur ami, je me doutais qu'il n'allait pas être méchant, mais je voulais qu'il soit honnête et qu'il me dise ce qu'il pensait vraiment de cette révélation.